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Envie d’autre chose

Publié le 15 juillet, 2017

Le jour était déjà levé, Max sortit de chez lui, fin prêt.

Et preuve ultime que la chance était de son côté : le moteur de sa vieille Peugeot 305 se mit en marche sans l’ombre d’un problème d’allumage. « Tournai, me revoici ! » songea-t-il, enthousiaste.

— Alors, tu t’en vas ? entendit-il tout à coup.

Max se retourna, apeuré qu’un inconnu se fût installé sur la banquette arrière de son véhicule. Personne. Il jeta un œil dans le rétroviseur : c’était Olivier.

Olivier était un ami de cinquième cercle.

Les amis de premier cercle sont ceux avec qui on peut parler de tout, en ayant la certitude qu’on ne sera jamais jugé. Une bienveillance associée à une formidable disponibilité.

Les amis de second cercle sont ceux avec qui on peut discuter de presque autant de sujets, mais qu’on n’oserait peut-être pas déranger à une heure trop tardive…

Les amis de troisième cercle qui ceux avec qui on passe, la plupart du temps, de bons moments ! Même si, peut-être, on n’est pas 100% soi-même en leur présence.

Les amis de quatrième cercle sont souvent les amis de nos amis. Ils sont les bienvenus, mais il n’y a de connexion particulière.

Les amis de cinquième cercle sont les amis qu’on aimerait ne pas avoir !

Olivier se rapprocha dangereusement de la vitre avant côté conducteur. Il lui fit signe de la baisser.

— Eh ! Comment il va, le Max ?

— Euh… tu sais bien… Impasse Moreau !

Olivier s’emporta dans un rire gras. Max en profita pour s’armer de son plus beau sourire et quitter des yeux son interlocuteur. Il alluma la radio : ainsi, il va comprendre, se dit Max.

Evidemment, Olivier ne comprit pas ou feignit de ne pas comprendre.

— Dis, trente secondes, tu peux couper le moteur s’il te plaît ?

Max coupa le moteur, défait, comme un fugitif qui comprendrait que sa cavale se termine.

— Tu pars en balade ? demanda Olivier dont le regard se cachait derrière ses lunettes à double foyer.