— On est mieux là, Audrey, non ?
— Si, carrément ! Mais c’était pas ton ami ?
— Olivier, mon ami ? Si nous étions dans la forêt sibérienne, j’espérerais qu’il se fasse dévorer par les loups ! La seule chose que nous avons de commun, c’est notre pâté de maisons…
— Il va galérer pour rentrer…, souligna Audrey plus par amusement que par empathie.
— Il n’aura qu’à faire de l’auto-stop. Tu aurais dû lui laisser ta robe de soirée !
Max et Audrey partagèrent un fou rire qui influait quelque peu sur la tenue de route.
— Au fait, reprit Max une minute plus tard, tu reviens d’une soirée ?
— Non, j’en ai une tout à l’heure, à Bruxelles. J’ai pas trop envie d’y aller, mais bon… il faut que je m’y montre.
— Et tu l’as mise si tôt ?
— Tu ne vas jamais me croire… c’était justement pour… augmenter mes chances d’être prise en auto-stop !
— Tu aurais pu tomber sur des types louches…
— Olivier louchait ! Et même toi, tu ne me parais pas très clair, badina-t-elle. T’imagines qu’il est presque ton voisin… tu vas forcément le revoir ! Qu’est-ce que tu vas lui dire ?
— Je ne le reverrai jamais, assura Max sûr de lui.
— Bah…?
— Je ne rentrerai pas Impasse Moreau. J’en peux plus de cette impasse…
— Tu vas à Tournai, là ?
— Je n’ai plus envie d’aller à Tournai, non plus. Ce que tu m’as dit au sujet du bracelet m’a un peu coupé l’envie.
— Ah, désolée, dit-elle sincèrement.
— Ne sois pas désolée Audrey, tu n’y peux rien. J’ai juste… envie d’autre chose.
— Qu’est-ce que tu vas faire, alors ?
Max sentit monter en lui un mélange harmonieux d’adrénaline et d’hormones de plaisir qui lui faisait dégager l’horizon face à lui.
— Audrey, que dirais-tu… d’aller au Tibet avec moi ?