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Envie d’autre chose

Publié le 15 juillet, 2017

— Tournai, c’est cool, dit Olivier dont la vision lyrique de la vie nécessitait également une aide à double foyer.

— Une babiole, reprit Max qui passa de la décélération au freinage sans s’en rendre compte.

— Oui, honnêtement. Je l’ai acheté 6 euros. Mais j’crois que c’était soldé à -50%. Après, ça n’a pas beaucoup de valeur, mais je le trouve plutôt joli. C’est pour ça que je l’ai choisi ! En tout cas, les autres bracelets étaient plus moches encore !

— Pourquoi tu freines, Max ? demanda Olivier. On est pas arrivés, si ?

Max se rendit ainsi compte qu’il était maintenant presque à l’arrêt. Il venait de conscientiser une action qui en disait long sur son nouvel état d’esprit.

— Non, on est pas encore arrivés, loin de là. Mais je crois que je sais pourquoi je viens de m’arrêter.

— Qu’est-ce qu’il raconte, mon cher ami ? lança Olivier.

Max n’eut pas envie de préciser qu’il ne l’avait jamais considéré comme un ami. Ou comme le dernier des amis du cinquième cercle. Max n’avait plus envie de faire ce qu’il n’avait pas envie de faire. Max ne le supportait plus. Une humeur qui ne pouvait pas être assujettie à la procrastination.

— Descends.

— Enfin, Max, ce n’est pas parce que Audrey a qualifié ce bracelet de babiole que tu dois lui demander de descendre ! s’indigna Olivier.

— C’est à toi que je parlais, Oliv’. Descends, s’il te plaît, je tiens à te montrer quelque chose. Quelque chose que j’ai dans mon coffre depuis plusieurs mois, et… j’ai besoin de ton avis dessus…

— Ah, j’comprends mieux !

Avec une rapidité motivée par la curiosité, Olivier sortit du véhicule avant de réajuster sa coiffure rendue plus bordélique encore par son élan. Il avait mis cinq minutes pour s’installer dans la Peugeot. Il mit cinq secondes pour en sortir.

Ni une, ni deux, Max redémarra au plus vite !

Bien que la silhouette d’Olivier diminuât au fil des mètres avalés par sa course, Max crut distinguer une forme de tétanie s’emparer de… son ami. L’horizon était encore fort clairsemé, et sans doute allait-il lui falloir quelques heures pour gagner la prochaine grande ville.

Max lâcha un rire diabolique ! Audrey riait à s’en nouer l’estomac.